La mesure du carbone

La mesure du carbone

Comment mesurer les émissions de gaz à effet de serre et comment les comptabiliser sous forme de crédits carbone ?

Date de modification : 20 juillet 2023

Pourquoi mesure-t-on le carbone ?

Mesurer les émissions de GES, et le dioxyde de carbone (CO2) en particulier, constitue une étape indispensable pour pouvoir les réduire, avant tout  –  mais aussi évaluer les potentialités d’atténuation d’un “projet carbone”.

Dans une démarche de compensation (ou de contribution), la mesure consiste à déterminer le nombre de tonnes de carbone qu’un projet permet de réduire, éviter ou séquestrer sur un temps donné. Cela définit ainsi le nombre de crédits carbone que ce projet peut générer.

La mesurabilité fait partie des 4 critères préalables à la réalisation d’un projet de crédit carbone. Elle impose que les données scientifiques les plus récentes soient utilisées pour mesurer et suivre les émissions de GES réduites ou séquestrées par un projet, et que la méthodologie employée soit disponible et explicitée par le porteur de projet.

Pour un rappel de ces 4 critères, voir l’infographie ci-dessous :

Les critères d’éligibilité à la finance carbone

  • Les différents labels de la compensation carbone ont des exigences communes pour certifier un projet
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Comment mesure-t-on le carbone ?

La première étape commune à tous les types de projet consiste à définir un scénario de référence. Aussi appelé ligne de base, le scénario de référence est une construction imaginaire qui représente les émissions de GES qui se produiraient en l’absence du projet envisagé. Les émissions réelles réalisées avec projet seront ensuite comparées à la situation de référence qui est toujours établie ex-ante. La différence entre le scénario de référence et les émissions réelles représente les réductions d’émissions rendues possibles par le projet et donc justifiant les crédits carbone. 

Crédits carbone et scénario de référence

  • Les crédits carbone sont calculés selon la différence entre les émission du projet et un scénario de référence
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Si l’on rentre un peu plus dans le détail, en considérant la nature du projet, les méthodes diffèrent selon qu’il s’agisse d’énergie renouvelable, de reforestation, d’usage des terres, d’équipements domestique ou d’efficacité énergétique. Les labels de certification définissent les critères d’évaluation propres à chaque type d’activité analysée. Le prix de la tonne de carbone dépend en partie de ce calcul.

Pour rappel :

  • Les émissions évitées concernent les projets qui, pour un même service rendu (production d’électricité, transport, habitat) émettent moins que le scénario de référence.
  • Le carbone séquestré concerne les projets qui capturent du CO2 (ou d’autres gaz à effet de serre) de l’atmosphère. Ces solutions peuvent être technologiques (usine de captage et stockage, fabrication de biochar) ou naturelles (plantation d’arbres, agroforesterie).

Les différents types de crédits

  • Présentation des crédits anticipés et vérifiés
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Types de réductions d’émissions

  • Suivant qu’il s’agisse d’une démarche d’émissions évitées ou séquestrées, l’évaluation du potentiel d’un projet se calcule de manière différente.
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Emissions négatives

  • Présentation des puits de carbone et des solutions de capture et stockage de CO2
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Un exemple pour illustrer

Dans le cadre d’un projet forestier par exemple, qui vise donc à séquestrer des émissions, la démarche généralement préconisée pour estimer le stockage du dioxyde de carbone consiste à mesurer directement les arbres/leur volume à l’aide de procédures d’inventaire forestier standard, puis à calculer le potentiel de stockage du dioxyde de carbone sur la base de ces mesures. On relève notamment la dimension, la hauteur et la largeur de tronc moyennes des spécimens concernés.

Tous les arbres absorbent du carbone mais chaque essence possède des propriétés plus ou moins importantes de séquestration, ces dernières pouvant également varier selon les caractéristiques de l’environnement de plantation. Selon EcoTree, on estime que ce que peut absorber un arbre varie entre 10 et 40 kg eqCO2 par an en moyenne, en fonction de toute une série de facteurs.

Précautions

Pour rappel, ces calculs, bien que de plus en plus rigoureux, n’échappent pas à une série de biais ou de limites qui affectent nécessairement la précision de leur résultat. Il s’agit également de projections qui peuvent être démenties par des événements futurs (incendies dans le cas de projets forestiers, par exemple). Les méthodes d’évaluation les plus robustes intègrent généralement des ratios permettant de refléter partiellement ces aléas dans le prix du carbone, mais il n’en demeure pas moins que l’ensemble des projets de compensation (ou contribution) restent soumis à d’importantes incertitudes.

C’est aussi pour cette raison que la priorité reste de réduire au mieux ses émissions, dès que possible, sur son propre périmètre avant d’envisager des actions de compensation (ou contribution). Comme rappelé dans les principes de la Net Zero Initiative, on ne peut pas mettre au même niveau, dans une stratégie/comptabilité carbone, des actions ou résultats de réductions immédiates, et des projets complémentaires de compensation/contribution.

 

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